PSG x Bayern : Quelles sont les failles à exploiter pour battre les Bavarois ?

Thomas Tuchel va faire face au plus grand défi de (sa) carrière. - psg.fr/PSG

Ce soir, le PSG se mesure au Bayern Munich en finale de la Ligue des Champions. Tombeurs du Barça en 1/4 de finale sur le score historique de 8-2, les hommes de Hansi Flick sont les grands favoris de cette édition. Une détermination à toute épreuve, une envie incessante de faire mal à l'adversaire et une qualité collective impressionnante, le Bayern reste invaincu sur ses 26 dernières rencontres toutes compétitions confondues. Ce sera compliqué de les faire déjouer, mais pas impossible. À quelques heures d'une rencontre historique, revenons sur les points d'ancrages permettant au PSG de gravir la montagne bavaroise.

Un jeu en transition rapide

Le Bayern Munich a un style de jeu extrêmement offensif, laissant beaucoup de liberté aux latéraux sur le flan de l'attaque. Leur début de rencontre face à l'OL en demi-finale n'était pas loin de virer à la catastrophe, laissant ainsi entrevoir quelques failles sur le plan défensif. À la perte de balle, la défense allemande a une certaine attitude nonchalante sur son placement, notamment en ce qui concerne la charnière centrale. Positionnée assez haut sur le terrain, elle n'est pas aidée par Davies et Kimmich qui eux montent énormément. C'est à ce moment précis que Paris doit faire mal, dans ce court laps de temps où la ligne défensive bavaroise est vulnérable. 

L'OL l'a très bien fait en se procurant d'énormes opportunités en début de rencontre. À chaque fois, la ligne défensive allemande - notamment Alaba et Boateng - se faisait trop facilement prendre dans son dos, très peu aidée par les latéraux qui étaient en retard sur le repli défensif. Depay en premier temps, puis Toko Ekambi ont exploité ces failles, tout en pêchant dans la finition. Aouar et Caqueret assuraient la transition pour les phases offensives, ce que Paredes - ou Verratti - et Herrera devront faire à leur tour. Face à des défenseurs souvent en retard lorsque le ballon change de camp, Mbappé et Neymar devraient avoir l'espace nécessaire pour pleinement s'exprimer et porter le danger face à Manuel Neuer.

Neymar Jr à l'entraînement hier. - iF2is/Twitter

Neymar facteur X

Le club de la capitale a su faire preuve d'ingéniosité lors de ce Final 8. Avec un Mbappé encore convalescent et un Icardi fantomatique, Tuchel a positionné Neymar en faux 9. Dans ce nouveau poste, le Brésilien a très vite trouvé ses marques et a su se mettre au service du collectif, tout en utilisant ses qualités individuelles pour faire la différence. Face à Leipzig et son milieu à 5, Neymar a été la clé du jeu parisien en se positionnant entre les lignes afin d'apporter du soutien à ses milieux. Combinez son intelligence du placement à la qualité de passe de Paredes et la balle se retrouve vite en zone dangereuse. 

Faire évoluer le ballon en zone adverse et casser des lignes, c'est bien. Se retourner et jouer intelligemment dans l'espace et le bon tempo, c'est mieux. Neymar sera une nouvelle fois sollicité dans l'entre jeu, entre les milieux et les défenseurs bavarois. Son aisance technique et sa vista l'aideront sans aucun doute à trouver la bonne fenêtre de passe pour lancer Mbappé ou Di Maria dans le dos des défenseurs. 

Neutraliser Thiago

Thiago Alcantara a été le maître à jouer de cette équipe bavaroise à Lisbonne, et il a encore une fois fait un récital face à l'OL. Seulement, le milieu lyonnais lui laissait beaucoup trop d'espace pour s'exprimer, malgré leur avantage numérique dans ce secteur. Avec un Neymar plus bas sur le terrain et une forte présence parisienne dans ce secteur de jeu, le technicien espagnol aura moins de liberté pour imposer son rythme. On l'a vu face au RB Leipzig notamment, chaque joueur parisien a un joueur adverse à surveiller, une sorte de man-to-man qui a forcé les Allemands à effectuer des relances longues depuis la défense. C'est ce qu'il faut privilégier côté PSG, même si le jeu long de Neuer et des axiaux - Boateng et Alaba - est plutôt bon. 

Thiago Alcantara, pièce maîtresse du milieu bavarois. - Crédits : iF2is/Twitter

Ne pas dénaturer son jeu

On l'a dit, le PSG a su trouver de la cohérence dans son jeu à Lisbonne, et c'est également grâce au travail de Thomas Tuchel. Face à une équipe du Bayern qui se présente avec un 4-2-3-1 très équilibré et fin techniquement, il faudra se montrer patient et jouer les coups à fond. C'est déjà dans ce registre que les Parisiens ont abordé chacune de leur rencontre, dans un état d'esprit batailleur et un fort pressing. Contre Leipzig, les joueurs de Tuchel ont pressé haut, et bien. Le PPDA (Passes Allowed Per Defensive Actions ou passes concédé par actions défensives en français) du PSG était de 8.96. Autrement dit, Leipzig concédait une « action défensive » adverse, soit une interception ou un tacle, après approximativement 9 passes. En guise de comparaison, le PPDA du Bayern face à l'OL était de 9.1. 

Les attaquants du PSG ont souvent été pointés du doigt pour leur manque d'investissement dans le repli défensif et le pressing. Depuis la reprise à Lisbonne, Neymar, Mbappé et Di Maria ont réalisé un énorme travail dans ce registre, permettant au bloc parisien de rester assez haut sur le terrain afin d'amener le danger plus rapidement sur les cages adverses. Leur pressing a notamment été à l'origine de deux des trois buts contre Leipzig, il est donc important de réitérer une telle performance face au Bayern Munich.