Le football, la benediction de vie de Keylor Navas

Keylor Navas ne concède que 1,1 but/match en Ligue des Champions cette saison. - C.Gavelle/PSG/psg.fr
Keylor Navas ne concède que 1,1but/match cette saison en Ligue des Champions - C.Gavelle/PSG/psg.fr

À quelques heures du choc des demi-finales de la Ligue des Champions entre le Paris Saint-Germain et Manchester City, Keylor Navas a prolongé lundi son contrat d’une année supplémentaire, jusqu’en juin 2024 avec le club de la capitale. L’ancien gardien du Real Madrid, triple champion d'Europe, est l’un des hommes forts de l'effectif parisien cette saison. Mais avant d'être le grand gardien que l'on connaît tous, Keylor Navas a eu un parcours semblable à une péripétie au tout début de sa carrière. Portrait.


C’est au pied du point culminant du Costa Rica : le Mont Cirripo, que le géant Keilor Antonio Navas Gamboa naît le 15 décembre 1986 dans la ville de San Isidro El General. Son enfance, seuls ses grands-parents, Juan Gamboa et Dona Elizabeth, peuvent la raconter dans les moindres détails. Les parents du petit Keylor, Freddy et Sandra Gamboa, un ex-footballeur amateur et une professeure des écoles, partent dès le début des années 90 vivre le rêve américain. Dans la province de San José, l’agriculture ne comble pas les fins de mois des Costariciens, dont la famille Gamboa. Le gardien du PSG (34 ans) n’a alors que 4 ans…

Elevé par ses grands-parents

« Plusieurs mois pouvaient passer sans qu'ils ne s'appellent, car cela coûtait trop cher », se rappelle le grand-père Juan Gamboa dans des propos relayés par So Foot, avant d’évoquer l’épisode du départ des parents de Keylor vers le continent nord-américain. « J’ai encore en tête le jour où j’ai dû le quitter à l’aéroport. Il m’a regardé le visage couvert de larmes pour me dire : "Ne partez pas, s’il vous plaît, ne me quittez pas !" ». Le petit Keylor craignait en effet que ses grands-parents l’abandonnent également. Deux personnes âgées et pieuses sont alors chargées d’élever un gamin de quatre ans. Juan Gamboa, le grand-père, est sans aucun doute le forgeron de la personnalité de Keylor Navas. Il transmet alors des valeurs essentielles qui guident encore aujourd’hui la carrière de son neveu dans les grands rendez-vous européens : le respect, l’humilité et la foi en Dieu.

Bercé par le félin des Ticos

La foi en Dieu justement, c’est sans doute cette assurance qui a permis à Keylor Navas d’être considéré comme l’un des meilleurs du monde à son poste aujourd’hui. L’idole des Costariciens aurait bien pu passer inaperçue si ses grands-parents n’avaient pas été là pour l’accompagner sur le chemin vers l’école de San Andrès, située à plus de trois heures de trajet du domicile familial.

Tous les matins à 4 h 30, le petit garçon prenait alors, de pas assurés, la route pour rejoindre son école du quartier de San Andrés. Les longs voyages entre San José et San Isidro, ne lui empêchent pas de rejoindre ses amis en fin de journée, sur une pelouse champêtre avec des cages bancales. Le petit Keylor tombe alors dans la marmite du football et “veu(t) devenir footballeur pour aider (s)a mère et (s)a grand-mère.” Son style de jeu des deux pieds et ses réflexes séduisent sur ses terres et Navas signe au Deportivo Saprissa, l’un des clubs les plus populaires du Costa Rica. Keylor se fixe ainsi comme objectif de devenir comme son idole, Léster Morgan, véritable félin aux cages de l’équipe nationale du Costa Rica, comme il l’a confié dans une interview accordée au quotidien espagnol ABC en 2018, alors qu’il venait tout juste de remporter sa 3e Ligue des Champions sous les couleurs du Real Madrid de Zinédine Zidane. “Quand j’étais petit, ma source d’inspiration était le gardien de but Léster Morgan. (...) Un jour, quand j’avais seulement cinq ans, je suis allé voir un match de mon père. Mais tout juste avant, il y avait un match entre des enfants âgés environ de 10 ans. Je n’oublierai jamais ce match durant lequel un des gardiens a délivré un arrêt main opposée. Cette image est restée gravée dans ma mémoire, et c’est ce jour-ci où j’ai dit à mon père que je voulais m’inscrire à un club de football pour devenir gardien de but. Cet arrêt de main opposé a été un tournant dans ma vie, car cela a scellé mon destin de vie : être gardien de but.

Mais Keylor Navas a dû surmonter des obstacles pour parvenir à réaliser son rêve d'être un jour l’un des meilleurs à son poste en Europe : sa taille insuffisante l'empêche en effet d'être recruté par des clubs plus importants, mais le club d’Albacete lui permet de découvrir le championnat espagnol en 2010. Le Costaricien de 24 ans convainc les spécialistes et s’impose à Levante, jusqu’à ce que le monde du football le découvre au Brésil en 2014 avec le Costa Rica et cette séance au tir au but mémorable face à la Grèce en 8es de finale de la Coupe du Monde. Depuis, Keylor Navas reste indomptable face à ses adversaires, comme l’atteste le pénalty face au Barcelonais, Lionel Messi, en 8es de finale de la Ligue des Champions cette saison.

Keylor Navas, idolâtré par ses compatriotes

Depuis, le petit protégé de Doña Elizabeth et Don Juan est la grande idole du pays. À tel point qu’au beau milieu d’une messe évangélique, Keylor Navas est célébré tel un prophète. En 2016, le pasteur évangélique Noro M écrit alors une chanson à la gloire du héros national : “Keylor Navas est une grande inspiration. Peu importe ton statut social, peu importe combien d’argent tu as. Si tu te bats avec force pour tes rêves, tu peux réussir et atteindre tes objectifs, déclare le pasteur évangélique dans un reportage de CANAL+ avant de définir Navas tel “le gardien du Christ ! Ce sont des mots forts que je dis, mais c’est la vérité !”. Les supporters du PSG peuvent en tout cas le considérer tel quel à la veille des demi-finales aller de la Ligue des Champions face à Manchester City.

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